Protocole prise en charge de BPCO ( bronchopneumopathie chronique obstructive)

REHABILITATION RESPIRATOIRE

Liste des professionnels de santé engagés :
Cardiologue si possible
Diététicien
Infirmiere ASALEE
Masseur-kinésithérapeute
Médecin généraliste

Définitions :
La BPCO :
Selon le document GOLD et la SPLF, la BPCO se définit comme une maladie respiratoire chronique, lentement progressive, caractérisée fonctionnellement par une diminution non réversible ou partiellement réversible des débits aériens, primitivement expiratoires.
La Réhabilitation respiratoire :
La réhabilitation respiratoire est l’ensemble de moyens personnalisés, proposés au patient souffrant d’une maladie respiratoire chronique pour réduire son handicap et améliorer sa qualité de vie. Elle a pour but de réduire la dyspnée, d’améliorer la tolérance à l’effort et ainsi de maintenir durablement le niveau optimal d’activité physique quotidienne nécessaire à la santé physique et psychique du patient, donc d’améliorer la qualité de vie. Elle permet également de diminuer les conséquences systémiques de la maladie et les coûts de santé qu’elle entraîne. Elle s’adresse aux patients porteurs de BPCO, aux asthmatiques et aux mucoviscidosiques.

Pour qui ?
Elle est bénéfique pour tous les patients à partir du stade Gold 2 mais aussi Gold 3 et 4. Les cibles prioritaires de la CPAM sont les GOLD 3 et 4 en ALD.
Une réhabilitation respiratoire doit être proposée à tout patient atteint d’une BPCO et présentant une incapacité respiratoire ou un handicap respiratoire évaluable (grade A)
Les patients ayant une dyspnée stade 3 à 5 sur l’échelle MRC (2 à 4 sur l’échelle mMRC) devraient bénéficier de la réhabilitation (grade A)



Objectifs :
 L’augmentation de la capacité fonctionnelle d’effort du patient
 Le développement de changements de comportement nécessaires à une amélioration de sa santé
 L’adhésion à long terme à ces comportements.

Bénéfices :
Améliore la capacité d’exercice (grade A)
Diminue la dyspnée (grade A)
Améliore l’état de santé et la qualité de vie (grade A)
Diminue le nombre d’hospitalisations et le nombre de jours à l’hôpital (grade A)
Diminue le nombre de réadmissions (5)
Diminue le nombre de consultations en urgence (5)
Améliore la guérison après hospitalisation pour exacerbation (grade A)
Diminue l’anxiété et la dépression liées à la BPCO (grade A)
Améliore la survie (grade B)
Diminue les coûts de santé (2).

Contre-indications :
Les contre-indications de la réhabilitation respiratoire sont principalement des contre-indications à l’exercice (9).
Contre-indications cardio-vasculaires absolues : -
Angor instable
Infarctus récent
Rétrécissement aortique serré   
Insuffisance cardiaque instable
Maladie thromboembolique évolutive
Anévrisme ventriculaire
Troubles du rythme non contrôlés.

Contre-indications cardio-vasculaires relatives
 Hypertension artérielle non contrôlée
 Troubles de conduction auriculoventriculaire ;
Autres contre-indications à l’exercice :
Maladie neuromusculaire ou ostéoarticulaire rendant le réentraînement impossible
Acidose respiratoire non compensée.
 Autres contre-indications temporaires :
Affection intercurrente fébrile
Manque de motivation et d’observance.

Conditions d’accès à la RR :
Test d’effort ou accord écrit du cardiologue avec FC max si possible. Ordonnance pour 20 séances annuelles à raison de 2-3/semaines. Patient obligatoirement en ALD pour les GOLD 3 et 4.
Pour les Gold 2, les patients doivent avoir fait une spirométrie et auront un programme de renforcement musculaire du corps entier et un programme de kinésithérapie respiratoire.

La séance de kinésithérapie :
Présence d’un médecin généraliste à proximité.
30-45 minutes d’endurance au moins 50% du vO2max
10 minutes de renfo MI
10 minutes d’assouplissements
Travail d’équilibre et marche sur terrains instables.
Prioriser le travail aérobique afin de développer les fibres musculaires type 1.

Matériel nécessaire :
Tapis de marche pouvant avec vitesse initiale de 0.2 km/h et barres de soutien.
Cycloergomètre
Barres parallèles
Cardiofréquencemètre
Poids
Balance fit pad

Maintien des bénéfices :
Pour la Société de Pneumologie de Langue Française, le long terme débute après le stage de réhabilitation respiratoire et dure toute la vie (accord professionnel). Les recommandations publiées ne donnent que peu d’éléments quant à l’optimisation de la réhabilitation respiratoire à long terme.




Parcours de soin du patient :

Le médecin généraliste :
Le médecin généraliste évalue la motivation de ses patients gold 3 ou 4 pour réaliser un stage de réhabilitation respiratoire. Il oriente d’abord le patient vers un cardiologue afin de réaliser un ECG d’effort et d’obtenir une fréquence cardiaque maximum de travail (si cardiologue disponible). Le patient est ensuite adressé sur prescription médicale au masseur-kinésithérapeute. Il est aussi le premier intervenant pour motiver le patient à arrêter de fumer et éventuellement prescrire des substituts nicotiniques.
Pour les patients encore non diagnostiqués, le médecin généraliste oriente vers l’infirmière ASALEE pour réaliser une spirométrie.

L’infirmière ASALEE
Elle réalise la spirométrie et accompagne les patients dans leur arrêt du tabac.

Le masseur kinésithérapeute :
Il réalise un Bilan de kinésithérapie du patient, évalue les capacités fonctionnelles du patient, son endurance (TDM6) et sa qualité de vie (VQ11 (annexe 1)). Il établit ensuite des objectifs à atteindre avec le patient et la fréquence des séances (2 ou 3 par semaine durant 20 séances) puis un programme de réentrainement individualisé pour chaque patient. Ce programme comprend du travail d’endurance, d’équilibre, d’étirements et de renforcement des membres inférieurs.


Tous les intervenants auront aussi pour but d’intervenir brièvement afin de motiver le patient dans son arrêt de la cigarette.






Mis à jour le 06 Oct. 2021